C’est sur cette réplique de Charlie Chaplin que s’est terminée l’une de mes rencontres avec Monsieur G. Nous venions le voir pour l’accompagner à l’hôpital, à son rendez-vous chez un spécialiste. Ces consultations, il en a plusieurs de programmées dans les prochaines semaines et dans différentes disciplines.

Et ce n'est pas toujours facile pour lui : Monsieur a assez de passer son temps dans les hôpitaux.

Les médecins ne comprennent pas toujours les difficultés auxquelles il fait face et sont parfois assez brusques dans leurs propos. Il arrive alors qu'il quitte tout simplement la consultation, ne se sentant ni soutenu, ni compris.

Pourtant, pour lui, le fait d’arriver jusque-là est déjà une victoire.

Un patient et un travailleur d'IDR à l'hôpital

Mais aujourd’hui, la consultation est un peu différente. La docteure prend le temps avec lui, s’intéresse à son nouveau logement et à son adaptation à ce gros changement. Monsieur, entre autres choses, lui parle de sa nouvelle acquisition : un poster de Charlie Chaplin.

De là se crée un lien…

La docteure lui explique ensuite clairement sa maladie, les enjeux, les possibilités, tout en prenant en compte la globalité de la situation de Monsieur afin de lui proposer un traitement le plus adapté possible.

Cela peut paraître tout simple, mais ce sont ces moments-là qui raccrochent petit à petit nos patients à un suivi médical.

Je suis sortie de cet entretien impressionnée par la facilité, la rapidité avec laquelle le lien s’est créé et surtout l’impact que cela a eu sur le patient.

Cela ne demande pas grand chose : prendre un peu de temps, s'intéresser à la personne.

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(*) Nous mettons tout en œuvre pour respecter la vie privée de nos patient·es et notre secret professionnel. Nous voulons néanmoins témoigner de la façon dont ils·elles doivent survivre et de la manière dont nous travaillons ensemble à leur réinsertion. Par conséquent, le nom des lieux et des personnes sont volontairement omis ou modifiés et des situations vécues sont placées dans un autre contexte. Il n’y a pas de lien direct entre les photos et les histoires ci-dessus.