Le 14 octobre, des milliers de citoyen·nes, de travailleur·euses, et d’associations descendront dans la rue.
Infirmiers de rue sera présent à leurs côtés.
Pas pour défendre un privilège. Pas pour crier dans le vide.
Nous descendons dans la rue pour rappeler une vérité simple mais essentielle : les choix politiques façonnent nos vies, et aujourd’hui, ces choix appauvrissent, divisent et excluent.
Quand la pauvreté devient un choix politique
Le gouvernement fédéral Arizona présente un accord qui, derrière un langage technocratique, cache une réalité brutale : plus de précarité, moins de droits et toujours plus de personnes poussées vers la rue.
Chez Infirmiers de rue, nous en voyons les conséquences chaque jour.
Le sans-abrisme n’est pas une fatalité : il découle directement de décisions politiques.
Trois mesures d’austérité lourdes de conséquences
Suppression du Plan Grand Froid
Le gouvernement supprime la contribution fédérale de 325 000 euros, privant ainsi les grandes villes (Bruxelles, Liège, Charleroi, Gand et Anvers) d’un tiers de leurs moyens pour l’hébergement d’urgence hivernal. Pourtant, ce plan sauve des vies chaque année. Les conséquences de cette suppression ne tarderont pas à se faire sentir : plus de personnes dormiront dehors, tandis que les équipes de terrain manqueront de moyens face au froid.
Limitation dans le temps des allocations de chômage
D’ici la fin 2026, plus de 184 000 personnes perdront leur allocation de chômage.
Selon l’Observatoire de la Santé et du Social, près de 40 % d’entre elles se retrouveront sans aucune ressource, et un tiers dépendra des CPAS. Mais les CPAS sont déjà saturés. Quand l’administration met quatre mois à traiter un dossier, les loyers impayés et les délais administratifs suffisent à replonger une personne dans la rue. Derrière ces chiffres, il y a des visages : Noa, Ahmed, Chantal, des vies suspendues à un formulaire.
Durcissement de la politique migratoire
La Belgique a déjà été condamnée 12 000 fois pour non-respect du droit à l’accueil.
Malgré cela, le gouvernement réduit à nouveau le nombre de places disponibles et supprime les Initiatives Locales d’Accueil (ILA). Aujourd’hui, 3 000 réfugié·es reconnu·es dorment déjà dehors. Demain, ils seront encore plus nombreux. Ainsi, le droit d’asile, pilier de notre démocratie, continue de s’effriter.
Une attaque contre le social, la santé et la solidarité
La politique actuelle ne se contente pas d’accroître le sans-abrisme : elle fragilise l’ensemble du tissu social et sanitaire.
Les coupes dans la sécurité sociale, les réformes du chômage, la pression croissante sur les soignant·es et les travailleur·euses du social sapent la plus belle conquête de notre société : la solidarité.
Mais nous n’avons pas à l’accepter.
La société civile et de nombreux·ses citoyen·nes se mobilisent contre cette logique de démantèlement.
Ensemble, nous défendons une conviction commune : une société qui abandonne les plus fragiles se perd elle-même.
Ensemble contre le démantèlement de la solidarité
Chez Infirmiers de rue, nous le répétons depuis des années : « Ensemble, mettons fin au sans-abrisme. »
Aujourd’hui, ce “ensemble” est menacé.
Le 8 octobre, nous avons déjà manifesté aux côtés de plusieurs organisations partenaires contre des mesures qui aggravent directement le sans-abrisme. (signez la pétition citoyenne en faveur d'une politique structurelle contre le sans-abrisme)
Nous redescendons aujourd’hui dans la rue, car les économies budgétaires ne peuvent pas se traduire par encore plus de pauvreté.