Les personnes sans-abri forment un groupe très hétérogène. Elles ont des personnalités et des caractères très différents les unes par rapport aux autres, comme dans la population générale.

Certaines sont timides, renfermées, polies, gentilles, drôles, discrètes, alors que d’autres affichent parfois un comportement plus extravagant, incohérent, qui peut sembler étrange, voire menaçant. Cela est dû, en grande partie, à leur situation, à leur état de santé physique ou mentale et leur vie en rue.

En effet, celle-ci est éprouvante et pleine de dangers. 50 % des personnes sans-abri indiquent avoir subi une agression et pas seulement par d’autres personnes sans-abri. Par exemple, les soirs de match ou de festivités sont plus risqués, nous rapportent des patient·es.

Aussi, la durée de sommeil moyen est de 4h/nuit, par intervalles de 10 minutes. Le risque de se faire voler les oblige à rester sur leurs gardes en permanence. Enfin, l’alcool et les problèmes de santé mentale peuvent accentuer le sentiment de méfiance (voir de paranoïa) envers les passant·es et les travailleurs·euses de terrain.

Pour toutes ces raisons, certaines personnes sans-abri peuvent se montrer agressives, même si elles restent, dans la grande majorité des situations, totalement inoffensives.

Il nous arrive parfois, lors de certaines rencontres, de nous trouver face à des refus ou de la colère, car nous ne sommes pas venu·es au bon moment. Nous permettons à la personne d’exprimer cela et lui proposons de revenir plus tard. 

Notre travail nous permet de prendre du temps avec la personne et de sortir du cadre. Nous pouvons ainsi nous adapter à elle, respecter son rythme et être à l’écoute de ses besoins.