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Cathy est dos à un mur rempli de graffitis. Elle se protège du froid grâce à un bonnet gris et une grosse couverture bordeaux. Autour d'elle se trouvent ses affaires. Elle est une personne sans-abri. © Infirmiersderue

« Plutôt mourir que de vivre un mois de plus en rue » 

 

C’est ce que nous avait affirmé Cathy, lors de l’un de nos entretiens de suivi avec elle. Du côté de l’équipe, on était sceptique : arriverait-elle à s’organiser pour que les démarches de remise en logement demeurent fluides ? 

Mathilde, assistante sociale : « De prime abord, on se disait que ça n’allait pas aller. Elle parlait toute seule, semblait déstructurée, mais dès qu’il a été question de caution, de loyer, de rendez-vous… Elle était très organisée et en ordre. » 

Cathy voulait quitter Liège pour y laisser ses influences et ses habitudes de consommation. Mathilde : « Elle était à Bruxelles pour signer le bail, mais d’abord on avait rendez-vous à la Fontaine à 9h00… Et elle y était ! Elle m’a épatée. Cela ne faisait pourtant qu’un an qu’on la connaissait. Elle est maintenant suivie par l’équipe bruxelloise. »

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Nicolas, infirmier s'adresse à un patient dans les rues de Liège. © Pierre-Yves Jortay - Infirmiers de rue

On pensait que son logement serait sale 

Monsieur S. est incontinent. Lorsqu’il vivait en rue, il accumulait les langes sales autour de lui.  Peut-être était-ce une façon de se protéger ? Quoi qu’il en soit, cela ne présageait pas une remise en logement facile. 

Nicolas, infirmier : « L’équipe avait peur de la façon dont ça se passerait une fois remis en logement…  Notre expérience nous a montré que le retour en logement, au début, peut être compliqué car il faut s’habituer, à nouveau, à entretenir son espace de vie. Eh bien en fait, l’appartement de Monsieur S. est très propre ! Il a une apparence soignée, et il porte même des chemises ! C’est très positif dans le cadre d’une réinsertion durable. »

Chaque patient·e a un parcours différent 

Nicolas : « Comme quoi, il n’y a vraiment pas de règles. Des fois, un·e patient·e a l’air de réunir toutes les conditions, mais ça ne se passe pas… Et un·e autre va avoir l’air complètement à côté de la plaque, mais finalement ça va tout seul. »   

Mathilde : « On a tendance à vouloir anticiper toutes les complications qu’on devra gérer. Ça nous stresse. Le plus dur, c’est de lâcher prise… Mais on se dit qu’on doit le faire. »  

Nicolas de conclure : « Ayons confiance en nos patient·es. lls et elles sont plein de ressources qu’on ne s’imaginerait pas… Les humain·es sont complexes. »

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(*) Nous mettons tout en œuvre pour respecter la vie privée de nos patient·es et notre secret professionnel. Nous voulons néanmoins témoigner de la façon dont ils·elles doivent survivre et de la manière dont nous travaillons ensemble à leur réinsertion. Par conséquent, le nom des lieux et des personnes sont volontairement omis ou modifiés et des situations vécues sont placées dans un autre contexte. Il n’y a pas de lien direct entre les photos et les histoires ci-dessus.