La semaine dernière, nous recevions l'appel d'une citoyenne, Sandrine*, très inquiète au sujet d'une personne qu'elle venait de rencontrer sur son trajet.

Il s'agissait de Monsieur K., un patient que l'on accompagne en rue depuis un certain temps.

* Nom d'emprunt

Sandrine était fort préoccupée par la situation de Monsieur, qui tremblait et montrait des signes de crise d'épilepsie. Il a tout de même eu la présence d'esprit de lui demander de contacter Infirmiers de rue, ce qu'elle a fait sans hésiter. Malheureusement, prise dans des démarches avec d'autres patients, notre équipe sur le terrain ne pouvait se rendre sur place rapidement.

gaelle benjamin

Sandrine, consciente de la gravité de la situation, a alors pris les choses en main et appelé les urgences. Elle a fait preuve d'une incroyable patience car elle a dû essuyer plusieurs refus avant qu'une ambulance n'intervienne.

En effet, Monsieur est connu aux urgences car il y a fait plusieurs allers-retours, souvent en état d'ébriété, ce qui peut s'avérer épuisant et démotivant pour les équipes sur place. Heureusement, le service de prévention de la commune, qui avait entretemps aussi été appelé, a secondé Sandrine pour expliquer et convaincre l'ambulance de venir chercher Monsieur.

Sandrine aura passé près de deux heures auprès de lui afin de le soutenir, l'écouter et l'aider. Elle a même pris le temps de nous recontacter par la suite pour nous expliquer les détails de la situation.

Les citoyen·nes, qui comme Sandrine, prennent le temps de s'arrêter devant les personnes sans-abri, qu'elles soient en situation de détresse ou ne demandent qu'à être écoutées, ont un rôle essentiel à jouer. En effet, apporter du soutien, du réconfort, peut s'avérer tout à fait primordial dans certaines situations et aussi nous apporter une aide supplémentaire dans la prise en charge de nos patient·es.

Nous remercions Sandrine et toutes les personnes qui ont, un jour, consacré un moment pour soutenir une personne en rue !

Vous avez envie de participer au changement ?

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(*) Nous mettons tout en œuvre pour respecter la vie privée de nos patient·es et notre secret professionnel. Nous voulons néanmoins témoigner de la façon dont ils·elles doivent survivre et de la manière dont nous travaillons ensemble à leur réinsertion. Par conséquent, le nom des lieux et des personnes sont volontairement omis ou modifiés et des situations vécues sont placées dans un autre contexte. Il n’y a pas de lien direct entre les photos et les histoires ci-dessus.