Parmi nos patient·es - et les personnes sans-abri en général - beaucoup sont des patient·es psychiatriques. Infirmiers de rue essaie toujours de les reloger si possible de façon indépendante, mais la santé mentale reste un volet très important et demande une prise en charge tant à court qu'à long terme. 

Le cas de Monsieur R. qui souffre de graves problèmes psychiatriques 

Malgré le fait que Monsieur R. ait un chez lui, notre équipe de terrain tend à se décourager.

En effet, il ne se soucie pas de l'entretien de son lieu de vie, bien qu'elle vient y dormir et l'utilise comme un lieu sûr pour s’administrer des drogues.

En ce sens, il est important que ce patient ait un logement et qu'il s'y maintienne, même s'il n'y a actuellement pas de traitement adapté pour lui.

Notre équipe a décidé de bientôt nettoyer complètement l’endroit. Mais le contact reste difficile avec ce patient.

Malgré la complexité de cette situation, nous recevons très peu de soutien de la part des institutions / hôpitaux psychiatriques, qui partent du principe que ce monsieur n'est pas un danger pour lui-même ou pour son entourage, et qu'il  n'est donc pas question d'une hospitalisation forcée (mise en observation forcée).

Chez Infirmiers de rue, nous sommes particulièrement proactifs avec ce type de profil dans notre approche.

Sans doute parce que nous sommes parfois confrontés à des décès, comme nous suivons nos patients sur le long terme... Ce qui n'est pas toujours le cas des institutions.

Infirmiers de rue s'adapte à ses patient·es psychiatriques 

La problématique des patient·es psychiatriques en rue et en logement (77 % de notre public en 2021), est très importante. Les équipes ne sont pas vraiment outillées pour ce genre de personnes, si bien que nous travaillons actuellement sur une piste pour engager un.e psychiatre en soutien de l'équipe.

De plus, cette partie de notre public pèse lourd sur l'image des personnes sans-abri en général, et sur nos équipes, pour qui l’accompagnement est rendu beaucoup plus fastidieux.

La remise en logement permet d'améliorer la santé mentale 

Malgré ces difficultés évoquées, nous avons tout de même souvent observé un rétablissement impressionnant chez les personnes avec des problèmes de santé mentale.

En effet, une fois ces patient·es sorti·es de leur contexte de rue et avec un traitement adapté, l'évolution peut s'avérer très positive et perdurer indéfiniment.

Cela nous donne de l'espoir et nous conforte dans l'idée que le logement est indissociable d'une bonne prise en charge et que c'est ensemble, avec les professionnel·les, les citoyen·nes et les politiques, que nous parviendrons à mettre fin au sans-abrisme.

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(*) Nous mettons tout en œuvre pour respecter la vie privée de nos patient·es et notre secret professionnel. Nous voulons néanmoins témoigner de la façon dont ils·elles doivent survivre et de la manière dont nous travaillons ensemble à leur réinsertion. Par conséquent, le nom des lieux et des personnes sont volontairement omis ou modifiés et des situations vécues sont placées dans un autre contexte. Il n’y a pas de lien direct entre les photos et les histoires ci-dessus.

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