La solution au sans-abrisme, c’est le logement. Et ça tombe bien : le droit à un logement décent est inscrit dans la Constitution belge ! En 2020, on comptait 5 000 personnes sans-abri et mal-logées à Bruxelles, et la situation s’est aggravée au gré des crises successives. Comment est-ce possible ?

Un article basé sur le témoignage de Wanda Duhamel, responsable locative chez Infirmiers de rue.

Le droit de se sentir en sécurité, dans un logement décent

« Le fait de pouvoir vous dire
“Je suis chez moi”,
vous ne pouvez pas savoir
le bien que ça fait. »
- Luc, patient relogé par Infirmiers de rue


 

Luc, dans son témoignage, nous parlait de son sentiment de sécurité depuis sa réinsertion en logement. Le droit à la sûreté est inscrit à l’article 3 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et le logement en est un élément important. Et le droit à un logement décent se trouve à l’article 23 de la Constitution belge.

Alors pourquoi de plus en plus de personnes dorment-elles en rue ? Quels sont les obstacles à la jouissance de ces droits inaliénables ?

Le choix du logement est crucial pour la réinsertion durable des personnes sans-abri

Les logements sociaux sont souvent ceux qui n’intéressent pas le marché privé ; ils se situent dans des quartiers ghettoïsés, qui manquent d’espaces verts.

Si un logement social ne vous convient pas, vous pouvez le refuser, mais vous perdez votre place dans la liste d’attente. Ce qui, vu le manque de logements accessibles à Bruxelles, n’est pas toujours une option.

Pourtant, le choix du contexte de vie a toute son importance… Je défie quiconque de vivre sereinement dans les tours du Peterbos, où il n’y a pas d’isolation acoustique ni thermique et où le trafic de drogue est connu jusqu’à Marseille !

Les agences immobilières sociales sont une alternative

Pour pallier le manque criant de logements sociaux à Bruxelles, nous travaillons principalement avec des Agences immobilières sociales (AIS), qui sont en lien avec le marché privé.

En effet, les AIS gèrent des logements proposés par des propriétaires. Des multipropriétaires, qui font le choix de leur lieu de vie et de laisser l’autre dans la gestion sociale. Ou de grosses sociétés, qui investissent dans des logements, contre des avantages fiscaux notamment.

Mais dans une AIS, le loyer n’est pas calculé sur base des revenus de la personne, contrairement aux logements sociaux. Pour un revenu d’environ 1 100 €, le loyer en logement social sera d’environ 200 € hors charges ; en AIS, il peut atteindre 500 €.

Logement : les personnes sans-papiers en galère

Soulignons dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, la liberté de circulation (article 13), le droit à l’asile (article 14) et le droit à un niveau de vie suffisant, y compris logement (article 25). Sans oublier son article 1er : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ».

Mais en Belgique, si vous n’avez pas de papiers, ni de revenus, vous n’avez pas accès à un logement… En tout cas, pas à un logement stable, légal, protégé, et encadré.

Les personnes sans-abri et sans-papiers, dont les procédures d’asile et de régularisation sont sans espoir, finissent alors par s’ajouter à la (déjà bien trop longue) liste des décès en rue.

Slogan HAD : Housing for people, not for profit!

Rejoignez-nous au Housing Action Day 2023

Pour mettre fin au sans-abrisme, il faut des logements accessibles à tous·tes ! Rejoignez-nous ce dimanche 26 mars pour revendiquer, avec le mouvement Housing Action Day :

  • Une baisse des loyers immédiate
  • La fin des expulsions et la régularisation pour tous·tes
  • Plus de logements sociaux et d’alternatives au marché privé

Mobilisez-vous, avec nous, pour exiger des logements accessibles !