Le lien entre santé mentale et sans-abrisme est profondément complexe et à double sens. La précarité extrême vécue par les personnes sans chez-soi fragilise leur équilibre psychique : stress chronique, isolement, insécurité et perte de repères identitaires sont autant de facteurs de souffrance. À l’inverse, des troubles psychiques préexistants, tels que la dépression, la schizophrénie ou les addictions, peuvent mener à la rupture sociale et à l’exclusion.

Les personnes sans logement stable font face à des obstacles majeurs d’accès aux soins psychiatriques, souvent renforcés par la stigmatisation et la désaffiliation sociale. Ce contexte conduit parfois à des situations de survie ou d’auto-exclusion, où la souffrance psychique devient invisible, intériorisée et non exprimée. Les dispositifs actuels peinent encore à répondre à ces besoins spécifiques.
 

Des chiffres qui interpellent

Une étude danoise a révélé que les personnes vivant avec des troubles psychiatriques présentent un risque accru de devenir sans-abri, tandis que l’expérience du sans-abrisme augmente elle-même la probabilité de développer de tels troubles.

Ainsi, 47,1 % des personnes ayant séjourné en hébergement d’urgence ont reçu un diagnostic psychiatrique dans les dix années suivant leur première nuit en refuge.

Les troubles les plus fréquents chez les personnes sans logement incluent :

  • les troubles liés à l’usage de substances,
  • les troubles psychotiques,
  • et les troubles de l’humeur.

La prévalence globale des troubles mentaux dans cette population est estimée à 76,2 %, un chiffre alarmant, étroitement lié aux conditions de vie précaires, à l’isolement social et à l’accès limité aux soins.

En Belgique, entre 2020 et 2023, environ 30 % de la population aurait été concernée par des problèmes de santé mentale. Ce pourcentage pourrait être encore plus élevé aujourd’hui, au vu des crises sociales, économiques et sanitaires récentes.
 

Aidez-nous à maintenir notre présence sur le terrain – Faites un don

L’importance d’une intervention précoce et adaptée

Une récente thèse universitaire souligne qu’une intervention psychologique précoce permet de limiter les ruptures supplémentaires et d’éviter la chronicisation des troubles. À l’inverse, une insertion précipitée ou une aide inadaptée peut provoquer des rechutes si elle n’est pas accompagnée dans la durée.
 

Vers un soutien psychologique renforcé sur le terrain

Face à ces constats, renforcer les équipes de terrain avec un pôle psychologique, composé de deux psychologues formées aux réalités du sans-abrisme, prend tout son sens.

Cette approche permet d’allier accompagnement social et soutien psychique, pour une prise en charge globale et respectueuse de la dignité des personnes concernées.

Notre vision : Pour briser le cercle vicieux entre souffrance psychique et exclusion, chaque don permet un accompagnement plus humain, plus juste, plus complet.

Notre équipe psy

Apprenez-en plus sur notre travail avec nos psychologues.
En savoir plus

Soutenez-nous dans nos actions