La fin du sans-abrisme passe par l’accès aux logements abordables, durables et de qualité pour les publics précarisés. En ce sens, le gouvernement bruxellois doit prendre des mesures structurelles de sortie de rue. C’est pourquoi, en amont des élections de 2024, Infirmiers de rue plaide pour l’instauration de quotas facilitant l’accès au logement social pour les personnes sans-abri à Bruxelles.

Sortir de la rue grâce aux logements sociaux

Alors que le logement social représente la solution la plus adaptée pour les plus précarisés en termes de revenus, il est loin de leur être accessible.

On estime qu’il faut entre 10 et 15 ans pour accéder à un logement social, un temps d’attente démesuré qui se révèle d’autant plus désastreux pour une personne sans-abri dont l’espérance de vie en rue se situe entre 45 et 50 ans.

Pour pallier cela, nous visons l’instauration d’un quota obligatoire de logements sociaux réservés au sein de Sociétés Immobilières de Service Public (SISP) pour le public sans-abri, avec un accompagnement psycho-social adapté.

Illustration "Maison qui tombe" - Pierre Lecrenier

Le logement d’abord, et le reste suivra

Cette revendication politique se base sur l’expérience de plus de 10 ans qu’a développée Infirmiers de rue avec l’approche Housing First. Celle-ci repose sur la mise à disposition d’un logement aux personnes sans-abri, sans pré-requis.

L’installation en logement permet ensuite de traiter les problématiques de la personne, qu’il s’agisse d’assuétudes, de dettes financières, ou de problèmes de santé mentale et/ou physique, et ce, grâce à un accompagnement psychosocial individualisé.

Le succès de cette approche tient, en grande partie, à l’accès à un logement. Mais le manque de logements abordables est criant à Bruxelles : il est grand temps de développer davantage de politiques d'actions spécifiques liées au logement. D'où la demande d'un quota de logements sociaux pour les personnes sans-abri.

Le droit fondamental au logement… Rêve ou réalité ?

Le logement est un droit social fondamental inscrit aux niveaux international, régional et national. L’article 23 de notre Constitution garantit ce droit à un logement décent. Pourtant, en Région bruxelloise, plus de 5 300 personnes sans-abri et mal logées ont été dénombrées en 2020. Parmi ces personnes, 719 dormaient en rue.

On ne connaît pas encore les chiffres pour 2022, mais on rencontre, dans les rues de Bruxelles, de plus en plus de personnes sans-abri avec une diversité de profils.

Force est de constater que les efforts fournis en matière de lutte et de prévention du sans-abrisme ne suffisent pas. Certainement pas pour parvenir à l’objectif de fin du sans-abrisme d’ici 2030 que s’est fixé la Belgique en signant la Déclaration de Lisbonne… Et le temps passe vite !

En conclusion : si l’on veut mettre fin au sans-abrisme en Belgique, il faut reloger les personnes sans-abri en logements sociaux de manière prioritaire et ce à l’aide d’un quota de logements réservés au sein des SISP. C’est une solution parmi d’autres pour avancer dans la bonne direction.

Mobilisez-vous, avec nous, pour exiger des logements accessibles !