L’hiver est bien là, les températures ont chuté. Pour les personnes sans-abri, chaque saison apporte son lot de difficultés. En hiver, c’est le froid et sa conséquence majeure : le risque d’hypothermie. Les engelures, avec risque d’amputation, présentent un autre risque, plus rare. Comment les éviter ?
Comment aider les personnes sans-abri en hiver ?
Régulièrement, des citoyen·nes bienveillant·es nous contactent pour savoir comment apporter de l’aide aux personnes sans-abri croisées dans la rue.
Nous leur partageons alors nos trois règles d’or.
Conseil n°1 : Eviter de donner de l’alcool, du thé ou du café
Le thé, le café, tout comme l’alcool, augmentent la déperdition de chaleur et sont diurétiques. Privilégiez alors d’autres boissons (chaudes), comme une soupe ou une boisson chocolatée.
Conseil n°2 : Reconnaître les signes d’une hypothermie
Les symptômes de l’hypothermie légère sont facilement reconnaissables. La personne peut présenter des grelottements, de la confusion, et une coordination difficile de la marche. Un premier réflexe est d’entrer en contact avec la personne pour voir si elle répond de manière cohérente. Lui offrir à boire ou à manger, lui fournir une couverture supplémentaire, l’inviter à se mettre en mouvement… Sont autant de gestes qui peuvent aider en cas d’hypothermie légère.
Les symptômes de l’hypothermie sévère sont, en revanche, méconnus. La personne peut refuser les soins, avoir des comportements anormaux, souffrir de raideur musculaire, être inconsciente… Et l’absence de tremblements.
Conseil n°3 : Si besoin, appeler une ambulance
Si vous pensez être face à un cas d’hypothermie sévère, le bon réflexe est d’appeler une ambulance. Pour ce faire, composez le 112 sur votre téléphone. Sachez également que le réchauffement de la personne doit se faire graduellement, petit à petit, dans un milieu médicalisé. Le réchauffement trop rapide peut être dangereux.
Pour continuer notre travail, nous avons besoin de vous !
Que fait Infirmiers de rue ?
Chez Infirmiers de rue, nous veillons à reconnecter nos patient·es sans-abri à une maison médicale ou à un médecin traitant, afin que leur santé soit prise en charge dans un lieu adéquat et sur le long terme.
Il nous arrive d'apporter des soins en rue, mais c’est surtout une manière de créer un lien de confiance, motiver la personne à se déplacer, lorsque les institutions sont fermées, ou encore pour crédibiliser le soin. Nous voulons que la personne se mobilise et à terme, réintègre un logement, car c’est la seule façon pour que la santé (physique et mentale) s’améliore.
Par ailleurs, nous avons créé deux outils de prévention : l’affiche « froid » et la fiche « hypothermie » (téléchargeables sur notre site ou à commander en version papier).
Vivre en rue est mortel, peu importe la saison
Dans un contexte où un hébergement d'urgence hivernal est organisé, l’hiver n’est plus nécessairement la saison la plus dangereuse.
En effet, au printemps, la plupart des centres d'hébergement d'urgence ferment leurs portes, et des centaines de personnes se retrouvent dehors, avec toutes les conséquences que cela peut entraîner (perte de repères, isolement, etc.).
De plus, la plupart des personnes sans-abri souffrent de problèmes chroniques de santé physique ou mentale tout au long de l'année, ce qui les rend très vulnérables peu importe la saison.