En 2021, Infirmiers de rue lançait son projet de médiation animale. Gaëlle, infirmière, et son chien Walt allaient à la rencontre des personnes relogées par Infirmiers de rue. Depuis, la médiation animale a fait ses preuves, et trois collègues canidés emboîtent le pas.

Walt se professionnalise en My Way

Walt se professionnalise en My Way

Dès ses premiers pas informels sur le terrain à Bruxelles, Walt, un jack russel terrier, a prouvé que sa présence pouvait être très bénéfique pour les personnes sorties de la rue. En effet, il a permis de fluidifier les conversations, de mobiliser les personnes, et de les déstresser.

Restait donc à former officiellement Walt et Gaëlle pour la médiation animale. Pour cela, une comportementaliste les a accompagnés. De quoi renforcer la relation de confiance entre Gaëlle et Walt : « J’ai appris à gérer ses qualités et ses défauts à la maison, puis sur le terrain. Par exemple, Walt demande beaucoup trop de nourriture aux gens et s’il reçoit de la nourriture inadaptée, il pourrait être malade. Par contre, c’est un chien très flexible. Je peux le confier à la personne que j’accompagne, et il va s’adapter à son rythme. »

Le travail avec Walt en My Way a renforcé un lien avec les patient·es : « Quand je vais chez certaines personnes qui ont déjà vu Walt plusieurs fois, elles me demandent de ses nouvelles. C'est quasi systématique ! » 

Frida participe aux maraudes de rue

Frida participe aux maraudes de rue

Après 1 an de travail avec une comportementaliste, la jeune Frida, épagneul de Münster, a accompagné sa maîtresse, Sarah, psychologue au sein du pôle rue, sur le terrain pour la première fois en été 2022. Depuis, elle l’accompagne environ une fois par semaine en maraude.

Pour que tout se passe au mieux, Sarah sélectionne donc les patient·es(*) que Frida peut rencontrer : des personnes neutres ou amoureuses des chiens. « Ce qui marche bien, c’est que j’ai toujours des friandises avec moi et je propose aux patient·es de les donner à Frida. Elle est super contente, et les associe à quelque chose de positif. Pour les patient·es, c’est tout aussi positif, car il y a une réelle interaction. Le contact est privilégié. »

Un autre avantage est que ça permet à certaines personnes d’exprimer leurs émotions. Sarah raconte : « Frida était là lorsque nous parlions de logement avec Monsieur B. C’était un sujet très délicat pour lui. Frida s’est mise à lui faire des bisous et à interagir avec lui toutes les 3 minutes, permettant à Monsieur B. de se détendre et de prendre du recul. Nous avons mis les mots sur son inconfort, et il se sentait reconnu dans son effort. »

Pablo a fait sensation auprès des patient·es de Liège

Pablo a fait sensation auprès des patient·es de Liège

Du côté de Liège, c’est Pablo, un jeune cane corso, qui a réchauffé les cœurs accompagné de Laura, assistante sociale : « Il a rencontré deux patients qui avaient perdu leur chien. Il s’est montré très joueur avec l’un, et a eu une rencontre très touchante avec l’autre, qui se souvenait de son nom à la visite suivante, et ce malgré ses problèmes de mémoire. »

Pour Laura, la médiation animale est réellement bénéfique pour les personnes sans-abri et permet de poser une parenthèse au milieu de tous les problèmes. « Le plus gros travail est de faire confiance à l'animal et de lâcher prise. Un chien reste un chien et on ne peut pas attendre de lui qu'il se comporte comme un robot. »

Pablo a été quelques fois sur le terrain en 2022, mais cela n’est pas encore prévu en 2023 même si Laura espère que cela sera possible.

Youki est bientôt opérationnelle en My Way

Youki est la dernière recrue canine d’Infirmiers de rue. Le petit ratier de Pragues de Fiona, gestionnaire logements, s'habitue au bureau et à la cohabitation dans les locaux de Bruxelles avec Frida et Walt.

Son jeune âge ne lui permet pas encore de se confronter aux rencontres avec les patient·es. Nous espérons qu'elle pourra se lancer dans l'aventure d'ici mars 2023.

En attendant, Youki joue un rôle tout aussi important. Fiona explique : « Youki se révèle être très affectueuse. Grâce à sa petite taille, elle peut passer beaucoup de temps sur les genoux des collègues qui le veulent. Elle se révèle être un grand soutien émotionnel au bureau. »

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(*) Nous ne mettons pas nos patient·es en contact avec des animaux sans préparation. Nous demandons la permission de la personne, nous vérifions qu’elle n'a pas peur des chiens et qu'elle n'est pas allergique aux animaux.