Frida est une femelle épagneul de Münster de 2 ans, qui accompagne Sarah, infirmière et psychologue au sein du pôle rue, lors de certaines maraudes. Dans son rôle de chien médiateur au sein d’Infirmiers de rue, Frida aide Sarah à ouvrir le dialogue et à créer le lien avec des patient·es sans-abri. Mais concrètement, comment cela se passe-t-il ?

Avant la maraude, Sarah prépare le terrain

Avant d’emmener Frida en maraude, Sarah s’assure que les conditions sont optimales : il faut d’une part que les rencontres prévues ce jour-là concernent des patient·es qui aiment les chiens, et d’autre part que la météo le permette.

La sélection des patient·es sans-abri mis·es en contact avec Frida se fait en concertation. « On en parle lors de nos réunions d’équipe et on réfléchit à la plus value que Frida pourrait avoir avec certain·es patient·es. » Mais parfois, c’est au hasard de la maraude. « Le travail en rue est beaucoup plus aléatoire qu’en logement et on peut croiser des patient·es de manière spontanée. Je dois donc rester flexible. »


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Pendant la maraude, Frida sait qu’elle travaille

Les jours de maraude, Sarah prévient Frida : « Si le matin, je lui dis “Allez Frida, on va travailler !”, et qu’elle sort de son panier, c’est qu’elle est prête ! »

Au moment de la rencontre des patient·es d’Infirmiers de rue, Frida adopte une posture de travail : « Lorsque je m’accroupis pour parler à une personne, Frida s’assied à mes côtés. La plupart du temps, il y a un contact visuel et elle est assez tranquille. Parfois, elle cherche la caresse auprès du patient. »

Infirmiers de rue - Médiation animale personnes sans-abri - Frida et Sarah

Le chien médiateur vient joindre l’utile à l’agréable

Sarah a toujours des friandises sur elle, que les personnes peuvent donner à Frida : « Cela favorise le “prendre soin” d’un petit être. C’est à chaque fois un moment spécial. »

La présence de Frida fait que le·la patient·e n’est plus le centre de l’attention. « Certaines personnes commentent la douceur du poil du Frida, d’autres s’inquiètent de savoir si elle a bien mangé ce jour-là… Cela permet d’amorcer des discussions qui n’auraient pas lieu sans elle. »

Enfin, Frida ravive souvent des souvenirs ou des envies. « Je dois faire attention car avoir un chien n’est pas toujours possible pour la personne sans-abri, surtout en cas de problèmes de mobilité. Elle la confronte avec sa propre condition qui n’est pas toujours en phase avec ses désirs pour l’avenir. »

Après l’entretien, on clôture et on passe à autre chose

Quand vient le moment de quitter le·la patient·e, Sarah doit bien penser à clôturer les échanges. « Je demande si la personne n’a plus de questions, et ensuite j’annonce la fin de l’entretien. Cela prépare la personne au vide que Frida va lui laisser… Jusqu’à la prochaine visite ! »

En rentrant au siège d’Infirmiers de rue, Sarah doit s’assurer que Frida puisse relâcher la pression. « Cela passe par un petit arrêt au parc où elle peut jouer avec d’autres chiens, et ensuite par des activités apaisantes, comme mastiquer un os. J’essaie de faire en sorte qu’elle ne soit pas trop stimulée, et qu’elle se sente en confiance avec les collègues. »

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(*) Nous mettons tout en œuvre pour respecter la vie privée de nos patient·es et notre secret professionnel. Nous voulons néanmoins témoigner de la façon dont ils·elles doivent survivre et de la manière dont nous travaillons ensemble à leur réinsertion. Par conséquent, le nom des lieux et des personnes sont volontairement omis ou modifiés et des situations vécues sont placées dans un autre contexte. Il n’y a pas de lien direct entre les photos et les histoires ci-dessus.