Publication du rapport final de l’action “Face-à-Face pour un logement”

Bruxelles, le 3 décembre 2020. Près de la moitié des personnes sans-abri interviewées sont en rue depuis minimum deux ans et deux tiers n’ont aucune source de revenus. Voilà ce qu’il ressort des résultats d’une enquête organisée en Région bruxelloise, fin septembre, par la campagne 400Toits. Par ailleurs, près d’une personne sur deux a déclaré avoir déjà été battue ou attaquée depuis qu’elle est sans-abri.

En septembre dernier, la campagne 400Toits - qui agit pour la fin du sans-abrisme à Bruxelles -  a organisé sa troisième édition du “Face-à-face pour un logement”. Durant trois soirées, 250 bénévoles et travailleurs de terrain ont interviewé les personnes sans-abri afin d’identifier leur profil et leurs besoins.

Au total, 167 personnes ont participé à l’enquête parmi les 468 personnes qui ont été vues lors de l’action. Au sein de ces 167 participants, on retrouve une majorité d’hommes âgés entre 46 et 59 ans. Près d’un tiers des participants souffrent d’un problème de santé chronique lié à un ou plusieurs organes vitaux (foie, reins, estomac, poumons, cœur). 30 % ne parviennent pas à subvenir à l’ensemble de leurs besoins essentiels (comme se laver, changer de vêtements, aller aux toilettes, trouver de la nourriture et de l’eau potable). Presque la moitié des personnes sans-abri n’ont aucune activité qui leur apporte de la joie et de l’épanouissement. Enfin, 30 ans, c’est le nombre le plus élevé d’années passées en rue parmi les participants.

© F. Loward
Préoccupants

Si les résultats sont majoritairement identiques aux éditions précédentes (2017 et 2018), ils restent préoccupants”, dit Adrienne Vanvyve, coordinatrice de la Campagne 400Toits. “Nous notons une hausse significative des femmes ayant un degré de vulnérabilité élevé (de 28,6 % en 2017 à 50 % en 2020), c’est-à-dire nécessitant un logement durable avec un accompagnement intensif. Par ailleurs, le pourcentage de personnes hospitalisées au moins une fois au cours des 6 derniers mois a lui aussi augmenté, passant de 14,9 % en 2018 à 21 % en 2020.”

Cette troisième édition du Face-à-face pour un logement, organisée en pleine crise sanitaire, a mis en lumière le fait que plus de la moitié des participants n’ont eu accès à aucun type d’hébergement depuis mi-mars, malgré les efforts du gouvernement bruxellois. Par ailleurs, outre l’impact social qu’aura cette crise et qui se ressent déjà sur le terrain, il y a eu une hausse, depuis le premier déconfinement, des prix de l’immobilier de 4 % en Région bruxelloise, amplifiant la crise du logement déjà bien ancrée.

Face à ces constats alarmants, la campagne 400Toits continue de prôner l’instauration d’une politique structurelle pour la fin du sans-abrisme. Cela fait écho à la résolution adoptée le 24 novembre dernier par le Parlement européen demandant à l’Union européenne et à ses États membres de mettre fin au sans-abrisme d’ici 2030 ”, conclut Adrienne Vanvyve.

Le rapport final de l’enquête est disponible

La Campagne 400Toits réunit une dizaine d’associations qui repensent le sans-abrisme au travers d’actions telles que la création de logements. Plus d’informations sur https://400toits-daken.com

© F. Loward